« La lumière ne fuit »
Une phrase inscrite dans l’environnement, dans un endroit exposé à la lumière, mais pas trop ! Afin d’éviter un soleil brulant. En effet les lettres qui composent cette expression sont évolutives : une structure métallique à la façon des maillage 3D, fabriquée avec du simple grillage à poules, contient un substrat nourricier constitué d’un mélange de mousse hachée, de terreau et d’engrais bio. Dans ce substrat un mélange de graines à pousse plus ou moins rapide : gazon ; orge ; mélange de fleurs dont des ipomées et des capucines et même quelques pousses de plantes grasses et… une pomme de terre (clin d’œil à une installation précédente au même endroit). Ces lettres « végétalisées » doivent être régulièrement humidifiées, à cet effet une réserve d’eau accompagnée de vaporisateurs est présente et les visiteurs du sentier sont invités à les utiliser.
« Si Sylvain Solaro se dénomme photographe, son travail procède tout autant des arts plastiques. Il use de la photographie comme d’une matière première qu’il mêle à d’autres matériaux (plomb, corde, bois, métal rouillé, tissu…), ou à des objets récupérés qu’il collectionne de manière affective. Il en résulte des œuvres que l’on pourrait appeler « objets photographiques ». (…)
Petit à petit, le mot, et au-delà le langage, a pris une place majeure dans son oeuvre. Le texte — titres puis bribes de phrases ou commentaires — est devenu un pendant indissociable de l’image. Il en donne parfois la clé, tout en induisant des niveaux de lecture différents, poétiques et ludiques le plus souvent. D’un point de vue formel cette association confère un caractère particulier à son travail (frappe machine désuète, texte manuscrit…), doublée dans les dernières séries d’une « esthétique du bricolage » issue de l’aspect artisanal qu’il confère à ces créations. « Mises en boîtes », celles-ci sont devenues des objets reliquaires. »
extrait du catalogue Janviers en Bourgogne, Chalon-sur-Saône, 1998
Dans l’installation ici présentée, Sylvain Solaro pour traiter le thème « lumières » a dans la continuité de son travail, utilisé des mots qui vont utiliser la lumière pour se développer (photosynthèse). Ces mots qui petit à petit, de simples modèles pour ses photographies ou ses vidéos sont devenus des objets à part entière. La pratique du Land-Art est un prolongement évident pour qui travaillant la capture d’image est habitué à contempler et analyser son environnement.